La femme surrealiste : de la métaphore à la métonymie, L’Harmattan, coll. « Espaces Littéraires », 2013.
Tantôt muse, tantôt artiste, la femme surréaliste possède un statut particulier pétri de tradition et de modernité. Mieux qu’une image, la femme surréaliste est d’abord un langage : langage intime, langage esthétique, langage subversif dont les membres du groupe se font tour à tour l’écho. Figure rhétorique de la parole comme de l’image, la femme surréaliste s’inscrit au centre de nombreux discours du mouvement et en incarne ses principales articulations.
Par son double statut de muse et de créatrice, elle occupe une place essentielle dans la représentation artistique surréaliste en assurant la résolution de l’opposition du sujet à l’objet. Les deux mécanismes linguistiques que sont métaphore et métonymie deviennent alors responsables d’une grande caractéristique du langage surréaliste : celle de dire tout autre chose que ce qu’il dit à la lettre. Au sein du mouvement, toute représentation de la femme devient alors prise de parole : par la parole sélective (la métaphore) ou la parole combinatoire (la métonymie), l’évocation féminine permet aux artistes des deux sexes de se dire et, d’une manière générale, de dire le monde.